Les temps changent. Il y a quelques années un amateur de cinéma pouvait, à l’image de François Truffaut, faire des kilomètres pour se rendre dans une salle ou un festival qui diffusait un film rare et souvent invisible à la télévision ou en vidéocassette. Aujourd’hui, on trouve presque tout illégalement sur internet et il ne faut que quelques minutes à un amateur pour se procurer la filmographie complète de Fellini ou le dernier blockbuster américain. La multiplication des chaînes de télévision et l’explosion des services audiovisuels à la demande offrent également aux spectateurs une diversité jusqu’ici inégalée. Quelle liberté !
À cette diversification de l’offre audiovisuelle vient s’ajouter un développement accru de la mobilité et de la maîtrise du temps par les spectateurs. Qu’il semble loin le temps où toute la famille devait se réunir au même endroit et au même moment pour visionner un programme de télévision. Aujourd’hui, le salon n’est plus le centre stratégique permettant à une famille de regarder des programmes audiovisuels. Chacun peut regarder le programme de son choix où et quand il le souhaite sur un téléphone ou une tablette. La diffusion audiovisuelle passe aujourd’hui de plus en plus par internet (OTT) en mettant de côté les ondes hertziennes ou les boxes des fournisseurs d’accès internet. Le spectateur est aujourd’hui maître de la manière dont il consomme l’audiovisuel.
Face à ces évolutions de la consommation audiovisuelle, les acteurs historiques du marché doivent s’organiser et faire face à de nouveaux intervenants comme Netflix ou YouTube. La vidéo physique (DVD, blu-ray…) se vend de moins en moins et fait place à une consommation à la demande dématérialisée. Certaines chaînes de télévision ferment pendant que d’autres tentent de s’adapter aux spectateurs-consommateurs qui veulent « tout, tout de suite ».
La consommation audiovisuelle connaît une véritable révolution engendrée par les évolutions du numérique. Quels seront les gagnants et les perdants de cette révolution ? Que peuvent faire les acteurs historiques du marché comme les salles de cinéma ou les chaînes de télévision face aux nouveaux acteurs et aux nouveaux modes de consommation comme le piratage ? Quelle sera la place du sport, de l’information ou du cinéma dans ce marché audiovisuel bouleversé ? Y a-t-il encore une place pour la régulation ? Telles seront les principales questions auxquelles cet ouvrage répondra dans ses différents chapitres.
Plan :
1- La multiplication et l’évolution des supports de visionnage.
2- La révolution de la vidéo à la demande par abonnement.
3- L’explosion de la télévision de rattrapage : un filon encore mal exploité.
4- Au-delà de la consommation à la demande, quel avenir pour les autres méthodes de diffusion ?
5- La diffusion directe sur internet ou la transformation de la diffusion audiovisuelle.
6 – La guerre de l’information audiovisuelle ou la grande disruption.
7- La diffusion du sport à la télévision et sur internet : la guerre des droits de diffusion.
8- Droits et libertés : quelle régulation et quelles limites pour les nouvelles pratiques de consommation audiovisuelle ?
9- Piratage, disponibilité des œuvres : l’incontournable propriété intellectuelle comme limite au « tout, tout de suite ».
Marc Le Roy, docteur en droit, enseigne le droit public et le droit de la concurrence à l’Université de Tours. Spécialisé en droit de l’audiovisuel, il publie régulièrement dans des revues juridiques des articles relatifs au droit du cinéma et de l’audiovisuel, aux libertés fondamentales et au droit administratif. Il anime également le site internet droitducinema.fr.
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