Maurice Ronet, le splendide désenchanté

Trente ans après sa mort, Maurice Ronet demeure une énigme. Qui était vraiment ce comédien inclassable, d'une beauté hors norme, ayant marqué de son empreinte des films-cultes du cinéma français : Ascenseur pour l'échafaud, Plein soleil, La Piscine, Raphaël ou le débauché ? Que cachait le visage désespéré du Feu follet, son plus grand rôle ? Pourquoi a-t-il toujours été comparé à Alain Delon ? Que cherchait ce seigneur de la nuit, dans ses virées somptueuses et sordides qui le menaient de Castel à Saint-Germain-des-Prés aux bordels de Barcelone ? José-Alain Fralon a reconstitué au plus près la vie mystérieuse et disloquée d'un homme à la fois comédien, peintre, réalisateur, producteur. Ronet réalisa un chef-d'oeuvre, Bartleby, d'après la nouvelle d'Herman Melville, filma les derniers dragons d'une île aux confins de l'océan Indien, fréquenta les Hussards , Roger Nimier, Antoine Blondin, et n'hésita pas à devenir membre de l'Association des amis de Robert Brasillach. Ce grand séducteur épousa Maria Pacôme, forma un couple magnifique avec Anouk Aimée, disputa Anna Karina à Jean-Luc Godard, poursuivit une liaison de près de dix ans avec Betty Desouches et eut un enfant avec Joséphine Chaplin. Personne ne l'a remplacé. José-Alain Fralon l'a saisi dans toute sa splendeur noire. A bout portant.