À partir des années 1960, le cinéma américain commence à sortir de sa « longue adolescence » : Elizabeth Taylor prononce des mots jusqu’alors interdits, Dustin Hoffman perd sa virginité dans les bras de Mrs. Robinson, Jon Voight fait le gigolo dans les rues de New York. À Hollywood, la sexualité fait enfin son apparition comme sujet et comme question de mise en scène. Comment représenter les rapports charnels ? Comment les intégrer à la narration et à la vie émotionnelle des personnages ? Quelle expérience le spectateur fait-il de telles scènes ? Dans l’art du dévoilement et de l’occultation, au cœur de la mise à l’écran du sexe, une véritable politique de la représentation des corps est en jeu. Films étrangers, cinéma d’exploitation ou d’avant-garde, films populaires ou d’auteur, cyberpornographie, Linda Williams explore de vastes territoires afin de comprendre la dynamique historique et culturelle par laquelle la sexualité, d’obscène, est devenue « en/scène ».
Linda Williams est professeur d’études cinématographiques et de rhétorique à l’université de Berkeley, en Californie. Son ouvrage de référence, Hard Core: Power, Pleasure and the “Frenzy of the Visible” est le premier à avoir théorisé le cinéma pornographique. Elle est également l’auteur de Playing the Race Card: Melodramas of Black and White from Uncle Tom to O. J. Simpson, une histoire culturelle des rapports entre Blancs et Noirs aux États-Unis.
Screening sex: Une histoire de la sexualité sur les écrans américains
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